mercredi, mai 29, 2019

sourire

Aujourd'hui, j'ai beaucoup souri.
Des dizaines de minutes ?
Quelques heures ?
Difficile de savoir combien de temps en cumulé, mais j'ai souri ici, là, ce matin, au déjeuner, dans l'après-midi, maintenant.
Parfois pour pas grand chose
Parfois à un inconnu
Souvent seul
Plusieurs fois quand on m'en a offert un
J'ai souri à la nature
À mes voisins
À des gens qui viennent de si loin
Pour les accueillir.

mardi, mai 28, 2019

30 minutes d'instants

Aujourd'hui, le hasard des événements fait que je suis arrivé à trois rendez-vous différents avec 30 minutes d'avance.
De quoi se promener, répondre à un e-mail, écrire, dessiner, rêvasser, observer... C'est comme si c'était du "temps en plus". Ça peut paraître à la fois long et rapide, selon ce qu'on y met.

Et mourir 30 minutes plus tôt ?
Ça changerait quoi ?
Tout ou rien du tout ?

En fait, mourir c'est ne plus connaître l'instant d'après.

jeudi, mai 23, 2019

Toutes ces odeurs qui ne demandent qu'à être senties - 07:15 > 09:15

07:15.
Je commence la journée attaqué par une forte odeur d'urines de la nuit emmagasinées dans les wc.
Au petit-déjeuner, le parfum des oranges en train d'être pressées précède les fortes senteurs de crevettes jetées la veille, s'échappant de la poubelle une fois ouverte pour y jeter les écorces.
Une fois dehors, il y a au coin du square une atmosphère douce et sucrée émanant d'un arbuste ou d'un arbre que je ne réussirai pas à identifier.
De l'humus. Après avoir traversé un bon bout de quartier de ville, c'est une odeur de sous-bois, humide, qui me surprend dans ce grand parc.
Mais rien d'asiatique, même si à quelques mètres de là, quatre chinoises d'un âge certain exécutent leurs mouvements synchronisés de tai chi avec deux éventails chacune, sur fond de musique monocorde sortant d'une petite radio rouge.
J'observe leurs mouvements lents, l'écoute de soi et du groupe, l'indifférence pour ceux qui passent. Elles sont belles, comme une odeur qui ne demande qu'à être sentie.

mercredi, mai 22, 2019

À vos marques... Prêts..?

Les enfants n'ont pas la même énergie que nous, adultes.
Contrairement aux enfants, il est extrêmement rare de voir un adulte courir de joie en sortant du boulot.

dimanche, mai 19, 2019

Sons d'antan

La fenêtre du toit entrouverte, je pouvais entendre les chants des oiseaux puis les cloches annonçant 7h, puis la messe.

C'est alors que je me suis pris à remonter le temps, à m'imaginer ces époques où le tintement des cloches devait être si puissant, rassemblant tous les gens du village. 


Aujourd'hui, le pittoresque a chassé la Foi, le signal des cloches ne remplit plus les nefs et se fond parmi les autres signaux d'alertes, de publicités, de notifications de réseaux sociaux, d'appels, de rappels...

samedi, mai 18, 2019

Sans électricité

Se doucher dans la pénombre, à peine éclairé grâce à la lumière du jour qui passe par la porte entre-ouverte de la salle de bain.
Lire jusqu'à la dernière lueur du jour qui semble baisser par à-coups
Elle est encore assez forte pour distinguer les lettres.
Alors ne me reste plus qu'à refermer mon livre.

vendredi, mai 17, 2019

Sans aucun doute

Je ne doute pas que je doute. Pas l'ombre d'un doute. Cet état est sans aucun doute normal, mais pas de doute, je doute que ça ne dure pas.

jeudi, mai 16, 2019

Quand le "mode avion" devient le bon mode

Il est des lieux où il se doit de mettre son téléphone en "mode avion".
Enfin, au cinéma, théâtre, en cours de yoga pour certains, de danse ou de kung-fu pour d'autres, le téléphone est éteint. Tout peut attendre. On forme, on se forme, on se remet en forme, coupé de ses réseaux. Aujourd'hui, si j'additionne mes activités + la nuit, mon téléphone aura été coupé 12 heures 30... Soit, PLUS DE LA MOITIÉ de la journée !

mercredi, mai 15, 2019

Déjouer les bruits

Chut... Tout le monde dort encore.

Chaque matin, je dois m'extirper du lit, passer aux toilettes et sous la douche, m'habiller et préparer le petit-déjeuner sans les réveiller.

Avec l'expérience et le temps, j'acquiers une connaissance affinée des bruits générés par chaque geste : le parquet qui craque à tel endroit, le cliquetis de telle porte, le grincement d'une autre, le pommeau de douche qui a tendance à tomber de son support, le tintement de ma ceinture de pantalon, les verres qui se déboîtent mal, la porte du réfrigérateur qui claque si je ne la retiens pas, jusqu'au bruit de l'eau qui coule du robinet dans l'évier, plus ou moins fort selon la pression et la position du robinet.
Retenue.
Tout est retenue.
S'exercer à éviter tel piège, adopter le bon geste pour déjouer les bruits.
Une sorte de maîtrise du silence.

mardi, mai 07, 2019

im.media

"- Ah bon ? Jean-Pierre Marielle est mort ?
- Oui, ça fait 11 jours"

Je retrouve de nouveau cette distance à ne plus être au courant de ce qui se passe à l'autre bout du monde, dans la vie des stars, des politiques, des faits divers, d'une naissance royale, d'un attentat déjoué ici ou d'un attentat meurtrier ailleurs.
Et au détour d'une conversation, d'un kiosque à journaux, d'une télé dans un restaurant, nous finissons toujours pas apprendre rapidement les informations importantes et moins rapidement, par hasard, voire jamais les informations les moins importantes.
Et c'est ce "jamais" qui me repose. Ne plus savoir qu'un enfant de 3 ans est tombé du 4e étage, qu'un braqueur s'est fait la malle ou s'est fait descendre, que 250 Bengalis sont morts dans un accident de train (un fameux ratio mort/kilomètre détermine si l'information doit d'ailleurs être traitée aux JT), que tel politicien se soit contredit, que tel animateur télé crée le scandale ou que tel tweet de footballeur fait le buzz.
Repos des yeux. Repos du cerveau. Le calme s'installe dans mes pensées, là où les médias les chahutent avec les injustices, la haine, le malheur, la fatalité. Être pris pour témoin sans pouvoir agir. Alors, le corps déconnecté de la tête, nous devenons indifférents aux faits, aux plastiques qui flottent dans l'océan. Ce ne sont plus que des récits en direct pour lesquels nous sommes impuissants de réagir. Des images, rien que des images. À quoi bon rendre le média immédiat ?

lundi, mai 06, 2019

Poussières d'étoiles

Allongé sur le lit, j'observais dans la lumière du jour ces "bouts de riens" descendre dans la pièce à la vitesse des flocons. Matières invisibles si je ne leur prête pas attention.
Je me mis à imaginer d'où ces poussières provenaient. Oui, ce sont des poussières car elle finiront par recouvrir objets et étagères, se nicher dans les recoins de la pièce et sous les meubles, attendant une autre opportunité de virevolter, emporté par un courant d'air; ou bien d'être aspiré par 3 000 watts.
Ce sont peut-être des particules de peinture ou de plâtre qui s'échappent du plafond, ou encore des fragments d'objets qui s'effritent avec le temps, des particules de pollution ou d'avions de lignes qui survolent la ville. Ce sont peut-être encore des poussières rapportées sur un habit, du métro, d'un lieu de culte, d'un musée, ou encore des poussières de comètes ou d'étoiles...

jeudi, mai 02, 2019