Voici la photo du monstre qui hante toutes les discussions depuis quelques jours

Si je retiens une chose d'aujourd'hui

Si je ne retenais q'une seule chose d'aujourd'hui, ce serait cette petite fenêtre éclairée de l'intérieur, au loin, perdue dans ces masses noires d'arbres qui se découpent sur un dégradé infini de bleus pâles.

Lignes de maître

Inconditionnellement

Je vous aime quand vous riez,

je vous aime quand vous pleurez,

quand vous jouez, chantez, criez,

même quand vous vous disputez.

Je vous aime quand vous dormez

et quand il faut vous réveiller,

quand à l'école vous allez,

lorsque vous en revenez.

Je vous aime à vous regarder,

grandir, sauter, danser,

je vous aime à vous écouter

me murmurer que vous m'aimez.

Je vous aime droit dans vos bottes,

quand vous êtes dans une grotte

ou que sans cesse vous dites « crotte ».

Je vous aime inconditionnellement,

je vous aime pour toute votre vie.

Tout ce temps où je rêve, tout ce temps que je rêve.

Je rêve d'une planète sans plastique sans voitures sans béton sans sans abris sans machines qui vous disent quand mettre la monnaie dans une boulangerie. Je rêve d'une planète sans messageries sans rappel de notifications inutiles d'un réseau pro sans mauvais réseaux où on ne capte pas alors qu'on pense qu'il faut qu'on soit au courant, de tour, joignable, tout le temps...

Soleil levant

Les portes puisent leurs forces par ces points de contacts précis

Réveil

Il s'en sont passées des histoires

50 minutes d'impro

Des élans ?

Des rencontres ?

Du calme ?

Une chute ?

Une course ?

Un regard ?

Des spirales ?

Des ténèbres ?

Des chemins ?

Des craquements ?

D'autres bruits ?

L'infini ?

Des absences ?

Une présence,

Tout est à écrire.

Que va-t-il...

Que va-t-il se passer ?
Que va-t-il se penser ?
Que va-t-il se créer ?
Que va-t-il se récréer ?

comptes-heures

Regarde comme c'est beau - Interstices solaires

Savourer cet instant

SAVOURER... cet instant
Savourer cet INSTANT
s a v o u r e r     c e t    i n s t a n t
savourercetinstant
SAVourer cet INstant
À cet instant.

Là où le temps n'existe plus

"Tout s'est passé là", disent ces traces

Saut dans le vide

Pourquoi faut-il habiter le vide...

… par une ambiance sonore dans un ascenseur, un hall, une vidéo de com' en boucle

… par des jeux sur son smartphone à tout instant dans le métro, en attendant un bus ou un train

… par la présence de la télévision allumée

… par ces musiques lounge, fortes, dans les bars et restos

...

Et si on faisait le choix du vide ?

Prêts à sauter ?

Lieux habités - Chateaubriand

"La nuit, je n’apercevais qu’un petit morceau de ciel et quelques étoiles. Lorsque la lune brillait j’en étais averti par ses rayons, qui venaient à mon lit au travers des carreaux losanges de la fenêtre. Des chouettes, voletant d’une tour à l’autre, passant et repassant entre la lune et moi, dessinaient sur mes rideaux l’ombre mobile de leurs ailes. Relégué dans l’endroit le plus désert, à l’ouverture des galeries, je ne perdais pas un murmure des ténèbres. Quelquefois le vent laissait échapper des plaintes ; tout à coup ma porte était ébranlée avec violence, les souterrains poussaient des mugissements, puis ces bruits expiraient pour recommencer encore."

Mémoires d'Outre-Tombe.

Lassitude

L'Homme ne peut que prendre conscience de l'ennui extrême des animaux de zoos en les observant toute une journée à tourner en rond.

"PLUS HAUT !!!"

Noirs

L’Homme se robotiserait-il ?

En voulant humaniser la machine (intelligence artificielle…), sciemment ou inconsciemment l’Homme se robotiserait-il ?

Se formater à écrire une lettre de motivation qui sera retenue par les algorithmes, suivre mécaniquement les indications de son GPS, consulter machinalement son smartphone, répondre automatiquement sur des réseaux sociaux, « liker » ou « unliker » de manière binaire et sans approche contradictoire tout contenu web, se "vider la tête" de toute créativité sur des jeux type quandycruche... Ne serait-ce pas là constater que l'être humain désapprendrait à « passer le temps » dans le rêve ou l’ennui ou à ce que je nommerai de la « curiosité d’attente » ?

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République du synthétique

Quand le Monde se reflète dans l'eau

Le temps consigné

25 ans ont passé, masquant par traits successifs le temps sur son visage. Ces plis de rides qu'il porte aujourd'hui se sont petit à petit creusés, ses cheveux sont devenus gris, transformant jour après jour ce visage rond, lisse, jeune, qui est resté gravé tout ce temps dans ma mémoire, comme consigné.

Éternité (5 - Juste des gouttes, d'eau)

Des gouttes. De vapeurs, d'éclaboussures, d'embruns, salés, des gouttes salées, de larmes, de bruine, de pluie, de pluies, acides, tristes, torrentielles, chaudes, froides, de sueurs, qui lentement coulent le long des stalactites, depuis l'éternité.

Sensible épiderme

L'air fraîchissant de la nuit qui s'engouffrait par la fenêtre ouverte des combles, où la chaleur s'était accumulée toute la journée, parcourait par vagues successives tout mon corps allongé à même le lit, tel un voile caressant les moindres replis de mon épiderme.

Plein d'essences

ces pauvres statues condamnées à ne regarder que vers une seule direction

Et comme Christophe Colomb, tourné vers l'Amérique, Jésus Christ, tourné vers l'Orient, la Statue de la Liberté, tournée vers l'Amérique (celle du pont de Grenelle)...

Un peu de Pollock dans la rivière

DE COURTS MOMENTS

Les meilleurs moments sont parfois les plus courts :

Le moment où l’on clique pour sauvegarder l’écriture d’une nouvelle, après le point final.

Le moment où l’on colle une pièce de bois après avoir mesuré, coupé, placé, marqué les emplacements des vis à venir.

Le moment où l’on goûte une dernière fois le plat qui mitonne pour revérifier la cuisson et les épices.

Le moment d’extase à l’instant où  ------------------ sensuellement.

Le moment exact où l’on rit.

Le moment où l’on dit « oui », où l’on lance des pétales de rose ou des grains de riz.

Le moment du décollage, de l’atterrissage.

Le moment où l’on ferme les yeux et celui où on les ouvre.

Mais les moments les plus courts sont aussi les pires…

Le moment où l’on éteint la télévision après n’avoir vu que des conneries.

Le moment où le drame se produit.

Le moment où il faut payer, la note, de ses crimes, de ses fautes.

Le moment où l’on renverse un café sur un dessin.

Le moment où l’on ferme nos yeux et jamais ne se rouvrent.