mardi, mai 07, 2019

im.media

"- Ah bon ? Jean-Pierre Marielle est mort ?
- Oui, ça fait 11 jours"

Je retrouve de nouveau cette distance à ne plus être au courant de ce qui se passe à l'autre bout du monde, dans la vie des stars, des politiques, des faits divers, d'une naissance royale, d'un attentat déjoué ici ou d'un attentat meurtrier ailleurs.
Et au détour d'une conversation, d'un kiosque à journaux, d'une télé dans un restaurant, nous finissons toujours pas apprendre rapidement les informations importantes et moins rapidement, par hasard, voire jamais les informations les moins importantes.
Et c'est ce "jamais" qui me repose. Ne plus savoir qu'un enfant de 3 ans est tombé du 4e étage, qu'un braqueur s'est fait la malle ou s'est fait descendre, que 250 Bengalis sont morts dans un accident de train (un fameux ratio mort/kilomètre détermine si l'information doit d'ailleurs être traitée aux JT), que tel politicien se soit contredit, que tel animateur télé crée le scandale ou que tel tweet de footballeur fait le buzz.
Repos des yeux. Repos du cerveau. Le calme s'installe dans mes pensées, là où les médias les chahutent avec les injustices, la haine, le malheur, la fatalité. Être pris pour témoin sans pouvoir agir. Alors, le corps déconnecté de la tête, nous devenons indifférents aux faits, aux plastiques qui flottent dans l'océan. Ce ne sont plus que des récits en direct pour lesquels nous sommes impuissants de réagir. Des images, rien que des images. À quoi bon rendre le média immédiat ?

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