samedi, mars 19, 2011

à pas d'heure

Il y a quelques heures encore, ici même, les visages tout excités rayonnaient d'énergie et d'excitation. Les regards, vifs et éveillés, les faisaient sourire et leur donnaient une grande fraîcheur. Pleines de passions bercées par l'attente, les discussions effrénées allaient bon train.

Et maintenant, à ces heures perdues entre deux jours, entre deux mondes, les yeux devenus hagards sur ces visages éteints, pâles même, les têtes retombent mollement en roulant d'un côté de l'autre, comme si les cerveaux étaient sur « pause ». Il règne à présent un silence profond, presque religieux, qui laisse savourer le tumulte festif que chacun vient de traverser. Le temps semble plus long, plus lourd, plus sourd. Chacun se trouve sur son siège, ignorant tout du reste. Les corps lourds, flasques, ondulent sous le roulis du wagon qui nous ramène dans nos quartiers, nous, fêtards anonymes.

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