je regardais ces gens, assis sur leurs bancs ; cette dame âgée, cette femme, ces deux jeunes femmes, ce vieux monsieur... je cherchais à y voir les traces du temps qui passe, en scrutant leurs visages, leurs peaux, les courbes d'un muscle pour y déceler des éventuels changements, infimes, microscopiques à l'échelle de notre temps, d'une vie, mais néanmoins bien réels. des métamorphoses qui s'opèrent de seconde en seconde, dans un processus lent et inexorable échappant à chacun, occupé à lire, avaler un sandwich, discuter... vivre, quoi. puis je me concentrais sur mon corps pour opérer à une même analyse : mon souffle, sentir mon corps, le sang qui y circule, diverses sensations. mais rien. même ces fleurs grandes ouvertes sous le soleil printanier. un pétale qui se détacherait ?
serait-ce cela, contempler la vie ?
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