mercredi, novembre 19, 2008

carrefour (3) : se frôler

ses pas ont précédé les siens. elle est passée là, précisément, sur ce trottoir, puis a traversé ce carrefour regagnant les entrailles du réseau souterrain. lui n'arrivera que quelques secondes après; pas même une minute, non. mais il n'en saura rien. son corps s'est volatilisé ; pas même une silhouette, une ombre, une odeur... combien de gens se frôlent ainsi, au temps.



mardi, novembre 18, 2008

carrefour (2) : bruine

il attend son tour, sous la bruine, le sourire aux lèvres. pour son premier contact avec le monde extérieur, l'homme se trouve debout, à attendre que le feu passe au rouge. comme les autres, il a enfilé ses habits ternes de l'automne.
maintenant qu'il se dirige vers la bouche béante du métropolitain, la bruine lui réveille les pommettes, lui procurant une fraîcheur amusante. de là, tout s'est enchaîné, si vite, comme s'i lavait été pris dans des flots incontrôlables. descendre, se faufiler, grimper, se serrer parmi une masse d'anonymes ayant parfait leurs panoplies du même petit journal. ni regards qui pétillent, ni sourirent qui s'esquissent. une fille sourit ; répit. puis à nouveau descente, escaliers, un quai vaste du réseau express.
une femme sanglote, la tête plongée dans les bras de son mari, au téléphone . "est-ce un lieu pour apprendre une nouvelle triste ?"
un train arrive. une nuée de monde descend, monte, longe le quai les visages éteints. l'homme prendra le train suivant, jusqu'à destination, se libérant alors d'une moiteur pesante pour atteindre le monde du dehors.
c'est un autre carrefour, de mêmes scooters, camion, marteau-piqueur, sirène stridente, klaxons... et la même bruine, fraîche, silencieuse ; il sourit.

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