lundi, février 25, 2008

souffle

sur les visages, les joues gonflées laissent glisser de chaudes larmes qui s'étalent sur mes joues à chaque bise. l'air silencieux entre gravement en résonance ; le bronze des deux cloches vibre, l'une bourdonne en continu, l'autre carillonne, lourdement. les flammes vacillent, laissant monter de longs fils de fumée noire. les coeurs battent... les coeurs battent... le sien s'est éteint jeudi, dans la nuit. le souffle des tuyaux d'orgue court le long des murs pour finir par mourir imperceptiblement. l'odeur de l'encens se dissipe vainement. chacun pense à elle, repense sa vie, panse sa peine. les yeux se gorgent d'eau et de sang, les lèvres tremblent, les voix se défont. nous sommes là, réunis, jusqu'au dernier souffle, jusqu'à la dernière lueur, la dernière goutte qui vient s'épancher sur le bois verni.

les larmes se referment et déjà dehors la bise nous emporte dans nos vies respectives, les yeux asséchés, le coeur un peu plus lourd, le souffle un peu plus court.

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