Difficile de trouver
quelque chose à se mettre sous la dent aujourd'hui, à la recherche d'un
petit rien poétique.
Rien d'offert par
cette nouvelle réunion de boulot, par une météo ventée mais pas
de quoi se vanter, par ces visages inconnus mais si familiers, par
ce bitume labouré sous le poids des véhicules, par le métro...
Le métro,
surtout, avec la même sonnerie à chaque fermeture de porte, cette
même voix qui, été comme hiver et nuit et jour, passe en revue les
sempiternels noms des stations avec le même ton de voix numérisée, quel que
soit la rame, voix indigeste, qui rend fou du temps qui passe ou qui au
contraire s'est figé.
Difficile de trouver
quelque chose à se mettre sous la dent, cerné par ces sons répétitifs que je
n'arrive plus à supporter : répétitions uniformes de ces noms de stations,
répétitions de ces sonneries de portes et de téléphones, de ces
bruitages informatiques, de ces voix d'ascenseur, de cette voix annonçant les horaires des trains, de
ces publicités, de ces génériques... Répétitions de ces goûts de crèmes
brûlées, de sauces toutes prêtes, de steaks tartares industriels servis au
resto, de ces compotes sous vide.
...
Où sont ces rames de métros
où la sonnerie sensible tantôt vacille timidement, tantôt monte dans les aigus ?
Où sont ces mayos maison tantôt pas très montées, tantôt juste impec ?
Où sont rangés toutes
ces choses, tous ces gens, toutes ces images, ces musiques, ces goûts que l'on
aime tantôt un peu, tantôt beaucoup, tantôt passionnément, nuançant les "LIKE" et "DISLIKE" ?
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